Dans les coulisses du trading avec Pierre Chartier

Tout le monde connaît le métier de trader. Mais savez-vous vraiment pourquoi leur demander conseil en investissement n’a aucun sens ? Derrière le mythe se cache une réalité bien différente : les traders ne font pas d’investissement, ils gèrent des risques.

Ziyad El Yaagoubi est un ancien trader et fondateur de Derivatives, un organisme de formation aux métiers de la finance de marché. Mais vous le connaissez peut-être mieux sous le nom de Pierre Chartier, suivi par plus de 100 000 personnes sur Instagram.

Au micro de Matthieu Stefani, Ziyad El Yaagoubi (aka Pierre Chartier) démystifie le monde du trading.

## Les métiers en banque de marché

Le business des banques de marché repose sur la vente de produits financiers avec une marge, et non sur l’investissement direct.

Trois métiers clés orchestrent cette activité :

• Le sales, chargé de vendre les produits et de conquérir des parts de marché auprès des clients institutionnels.
• Le structureur, qui conçoit les produits financiers sur mesure selon les besoins des clients et le contexte économique, pour se différencier de la concurrence.
• Le trader, dont le rôle est de couvrir les risques liés à la vente de ces produits.

Cette segmentation permet aux banques de maintenir un business de flux sans jamais prendre de position directionnelle sur les marchés. Contrairement aux idées reçues, l’objectif n’est pas de spéculer mais de sécuriser chaque transaction par des stratégies de couverture sophistiquées, garantissant ainsi la rentabilité de la banque indépendamment des mouvements de marché.

## Comment fonctionne le trading ?

Le métier de trader consiste essentiellement à mettre en place des stratégies de couverture pour neutraliser les risques des produits vendus par la banque.

C’est comme un assureur qui vend des assurances contre la grêle aux agriculteurs. Pour ne pas perdre d’argent s’il y a effectivement de la grêle, l’assureur va lui-même s’assurer auprès d’autres compagnies. Le trader fait pareil : il « assure » la banque contre les risques des produits qu’elle vend en prenant des positions opposées sur les marchés.

L’art du trader réside dans sa capacité à optimiser cette couverture tout en dégageant un profit pour la banque, parfois en prenant des risques calculés lorsqu’il anticipe que certaines options ne seront jamais exercées par les clients.

## Trader vs investisseur : pourquoi ce n’est pas le même métier

La confusion entre trader et investisseur constitue l’un des plus grands mythes de la finance.

Un trader ne fait pas d’investissement : il gère des flux et couvre des risques en fonction de l’activité commerciale de sa banque. Sa connaissance approfondie des marchés ne se traduit pas nécessairement par une capacité supérieure à sélectionner les meilleurs actifs pour un portefeuille d’investissements.

Chaque trader est ultra-spécialisé dans son domaine (matières premières, actions, etc.), comme un sportif de haut niveau expert dans une seule discipline. Leurs compétences relèvent davantage de la gestion du risque à court terme que de l’allocation d’actifs à long terme.

## Comment devenir trader ?

L’accès aux métiers de trader nécessite un profil académique solide et une préparation spécialisée aux entretiens très techniques.

Les grandes écoles de commerce et d’ingénieurs constituent un prérequis, mais l’écart entre la formation académique et la réalité professionnelle reste important. C’est pourquoi des organismes comme Derivatives proposent des formations ciblées pour préparer les candidats aux questions spécifiques des recruteurs. Ces formations s’adressent aux étudiants, aux professionnels en reconversion (avec un niveau de diplôme suffisant), ou aux juniors déjà en poste souhaitant progresser plus rapidement.

Le secteur reste très méritocratique et ouvert à la diversité, l’expertise technique et la motivation primant sur les autres considérations. Pour les reconversions, il faut être réaliste : passer d’un niveau brevet à trader reste impossible, mais évoluer d’un métier connexe (audit, risk management) vers le front office est tout à fait envisageable avec la bonne préparation.

Avantages :

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Ils citent les références suivantes :

• L’épisode de GDIY avec Nicolas Spiess (Running Addict)
• La formation L’Étincelle (EDHEC)

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