Les ETF, ces fonds cotés en Bourse qui répliquent un indice, séduisent de plus en plus d’investisseurs. Faciles à comprendre, peu coûteux et diversifiants, ils sont devenus un pilier des stratégies d’investissement à long terme. Mais face à la multiplication des produits — ETF actifs, thématiques, buffers ou émergents —, comment s’y retrouver ? Un épisode de Allô La Martingale passe en revue les ETF à suivre absolument et expliquent comment construire un portefeuille cohérent et durable.
Les ETF séduisent de plus en plus d’investisseurs particuliers. Simples, accessibles et peu coûteux, ils permettent d’investir sur les marchés mondiaux sans suivre l’actualité financière au quotidien. Mais face à la multiplication des produits — actifs, thématiques ou à effet protecteur —, lesquels méritent vraiment votre attention ?
Amaury de Tonquédec a posé la question à Roni Michaly et Damien Ledda, de Galilée Asset Management.
Faut-il encore gérer activement son portefeuille ?
La gestion active garde ses défenseurs, mais les ETF ont changé la donne.
Selon Roni Michaly, investir seul reste possible, à condition de s’y connaître un minimum : « Quand on ouvre une plateforme, on se retrouve devant 600 ETF aux noms incompréhensibles. » Pour les débutants, l’investissement progressif — ou DCA — sur un grand indice mondial comme le MSCI World reste une stratégie simple et efficace.
Mais dès qu’on cherche à construire un portefeuille plus complet, la tâche devient plus technique : il faut surveiller les corrélations entre actifs, les risques de change et la liquidité. C’est là que le mandat d’ETF trouve tout son intérêt : il combine la rigueur de la gestion passive avec le pilotage professionnel d’une société de gestion.
Damien Ledda nuance : les ETF fonctionnent très bien sur les grands indices actions comme le S&P 500, mais la gestion active garde toute sa pertinence sur les marchés obligataires ou les petites capitalisations. « Il faut savoir où la valeur ajoutée du gérant reste forte », résume-t-il.
Les ETF actifs : une nouvelle génération à surveiller
Face à la guerre des prix, les émetteurs d’ETF innovent.
Les ETF actifs — ou enhanced — cherchent à faire légèrement mieux que leur indice de référence, sans renoncer à la transparence et à la liquidité.
Roni Michaly y voit une évolution naturelle : « On n’est plus condamné à reproduire simplement le MSCI World. Ces ETF tentent de surperformer tout en restant simples et accessibles. »
Damien Ledda précise que ces produits donnent de meilleurs résultats sur les marchés américains, où l’analyse des entreprises est plus fine. Le gain de performance reste modeste — souvent autour de 1 % par an —, mais il peut s’avérer significatif sur la durée.
À terme, cette approche hybride pourrait séduire les investisseurs qui souhaitent aller un peu plus loin que la simple réplication d’indice, sans basculer dans la gestion active classique.
Construire un portefeuille d’ETF solide et cohérent
Les deux experts insistent sur la diversification : un portefeuille équilibré doit pouvoir encaisser les cycles économiques sans perdre en cohérence.
« Un portefeuille, c’est comme une équipe de foot : il faut des attaquants pour la performance et des défenseurs pour la stabilité », illustre Roni Michaly.
Côté actions, Damien Ledda recommande de combiner plusieurs indices :
- le MSCI World ou MSCI ACWI comme base globale ;
- le Stoxx 600 pour une exposition plus équilibrée à l’Europe ;
- le Nasdaq 100 pour la technologie ;
- et une part de marchés émergents, autour de 10 à 20 %.
Pour amortir les périodes de baisse, il suggère d’ajouter une poche d’obligations ou d’ETF monétaires.
Les nouveaux produits comme les ETF buffers, qui offrent une protection partielle contre les corrections de marché, commencent aussi à séduire les investisseurs prudents.
Or, santé, semi-conducteurs : les ETF sectoriels à ne pas perdre de vue
Les ETF thématiques permettent de dynamiser un portefeuille à long terme, à condition d’éviter les effets de mode.
Parmi les secteurs à suivre, les experts citent :
- la santé, un secteur défensif, peu cyclique et encore raisonnablement valorisé ;
- les semi-conducteurs, cœur de l’économie numérique, via des ETF comme Amundi MSCI Semiconductors ;
- la cybersécurité, devenue une « nécessité vitale » à l’ère des attaques informatiques.
À l’inverse, la prudence reste de mise sur l’or. Après une hausse de plus de 60 % sur un an, Damien Ledda recommande de réduire l’exposition : « Mieux vaut prendre ses profits aujourd’hui et attendre une phase de correction avant de renforcer. »
L’Inde, nouvel horizon des marchés émergents
Avec sa démographie dynamique et sa croissance soutenue, l’Inde s’impose comme un marché d’avenir.
L’ETF Amundi MSCI India PEA permet d’y accéder facilement, même dans le cadre d’un plan d’épargne en actions.
Damien Ledda souligne que « les fondamentaux du pays sont solides » et que la bourse indienne reste encore sous-représentée dans les grands indices mondiaux.
Roni Michaly complète : « Sur le long terme, la croissance économique finit toujours par se refléter dans le potentiel boursier. »
Les règles d’or pour investir dans les ETF
Pour conclure, deux principes ressortent :
- Rester à l’aise avec son portefeuille : « Si on dort mal, c’est que la répartition n’est pas la bonne », rappelle Damien Ledda.
- Ne pas confondre économie et bourse : une perspective économique favorable ne garantit pas une performance immédiate.
Patience, régularité et discipline restent les piliers de toute stratégie réussie. « Les marchés montent en escalier et descendent en ascenseur », rappelle Roni Michaly. « Il faut savoir attendre les bons points d’entrée. »
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