Comme en cuisine, la réussite d’un portefeuille dépend du bon dosage entre rendement, risque et liquidité. Faut-il continuer à investir quand les marchés sont au plus haut ? Quels supports choisir entre PEA, assurance vie, ETF ou SCPI ? Dans cet épisode d’Allô la Martingale, Camil Mikolajczack, fondateur de The Wealth Office, partage sa recette du portefeuille idéal : une méthode simple, structurée et durable pour faire fructifier son capital sans excès de risque.
Comme en cuisine, la réussite d’un portefeuille repose sur les bons dosages : rendement, risque et liquidité. Faut-il continuer à investir quand les marchés battent des records ? Quels placements privilégier selon son profil ? Dans cet épisode d’Allô la Martingale, Amaury de Tonquédec reçoit Camil Mikolajczack, fondateur de The Wealth Office, pour décortiquer la composition d’un portefeuille équilibré, durable et cohérent.
Les bases : sécurité, budget et horizon
Avant de penser performance, Camil Mikolajczack rappelle qu’un bon portefeuille commence par la structure, pas par les produits.
Il distingue trois poches d’investissement selon l’horizon de temps :
- une poche court terme pour les besoins immédiats (livrets, fonds euros),
- une poche moyen terme orientée obligations,
- une poche long terme dédiée aux actions et ETF.
L’idée : ne pas tout miser sur un seul levier, mais doser chaque ingrédient selon ses besoins.
“ On ne cherche pas la performance avant la sécurité” , insiste-t-il. “ Tout dépend de la tolérance au risque et de la durée.”
PEA ou assurance vie : quelle enveloppe choisir ?
Le débat entre PEA et assurance vie revient souvent. Pour Camil Mikolajczack, le PEA est la meilleure option pour investir en actions sur le long terme : il offre des frais plus bas et une fiscalité plus douce après cinq ans.
L’assurance vie, elle, garde son intérêt pour la transmission ou la diversification (fonds euros, SCPI, private equity).
Mais attention :
“ Le même ETF dans une assurance vie ou un PEA aura la même performance brute, mais pas la même performance nette” , rappelle Camil.
Les frais et la nature du contrat font la différence.
Marchés au plus haut : faut-il continuer son DCA ?
Quand les marchés battent des records, beaucoup hésitent à poursuivre leurs investissements mensuels.
Pour Camil Mikolajczack, la réponse est simple : oui, il faut continuer.
Le Dollar Cost Averaging (ou investissement programmé) reste la stratégie la plus efficace pour lisser les points d’entrée et réduire le stress.
“ Entre 2003 et 2023, celui qui est resté investi a gagné +400 %. Celui qui a manqué les 20 meilleures journées n’a fait que +100 %.”
Chercher à “timer” le marché, c’est souvent rater les meilleurs moments. La régularité bat la spéculation.
L’allocation d’actifs, clé du rendement
Un constat revient : 80 % des résultats viennent de l’allocation d’actifs, pas du produit choisi.
Avant de chercher la meilleure assurance vie ou le fonds le plus performant, il faut calibrer son exposition au risque.
“ Si je veux un million dans 20 ans et que je mets tout en fonds en euros, c’est mathématiquement impossible” , explique Camil.
Deux leviers existent :
- augmenter le risque pour viser plus de rendement,
- ou abaisser ses objectifs.
Mais il n’y a pas de secret : le portefeuille doit refléter ses ambitions et son horizon de vie.
Rendements garantis : le seuil du réalisme
Peut-on espérer des rendements élevés sans risque ? Pas vraiment.
Aujourd’hui, les fonds en euros offrent en moyenne entre 2 et 2,5 %, parfois un peu plus avec des offres temporaires.
“ Au-dessus de 3 % garanti, il y a forcément un loup” , prévient Camil.
Ces produits reposent sur des obligations d’État ou d’entreprises solides. Promettre du 5 % garanti relève de la tromperie.
La règle est claire : plus le rendement espéré est haut, plus le risque sous-jacent existe.
Sécurité des titres : que se passe-t-il si la banque fait faillite ?
Les titres détenus dans un PEA ou un compte-titres appartiennent juridiquement à l’investisseur.
En cas de faillite d’une banque ou d’un courtier, ils sont séparés du bilan et transférés vers un autre établissement.
Un fonds de garantie couvre 70 000 euros par personne et par établissement, mais ce cas reste rarissime.
En revanche, l’assurance vie fonctionne différemment :
“ Quand on investit dans une assurance vie, l’argent appartient à l’assureur. L’épargnant n’a qu’un droit de créance” , explique Camil.
D’où l’importance de choisir un assureur solide et bien capitalisé.
L’assurance vie : un abattement unique pour tous les contrats
Beaucoup pensent multiplier les contrats pour cumuler les avantages fiscaux. C’est une erreur.
L’abattement de 4 600 € par personne (9 200 € pour un couple) s’applique à tous les contrats cumulés, et non à chacun.
Avoir plusieurs assurances vie n’a donc d’intérêt que pour diversifier ses supports ou organiser sa transmission — pas pour payer moins d’impôts.
ETF “ clé en main” : la simplicité du portefeuille tout-en-un
Les nouveaux ETF LifeStrategy de Vanguard attirent ceux qui veulent une solution prête à l’emploi.
Ces produits combinent plusieurs ETF pour offrir une allocation 60 % actions / 40 % obligations, par exemple.
“ En une seule position, on détient un portefeuille équilibré et diversifié” , résume Camil.
Attention toutefois à bien vérifier leur contenu : certains incluent des obligations plus risquées.
Mais pour un investisseur qui souhaite un placement simple et régulier, c’est une option pertinente.
Les placements pour des revenus réguliers
Les revenus complémentaires dépendent avant tout de la liquidité et de la fiscalité.
Les SCPI restent attractives pour leur stabilité, mais elles sont illiquides et soumises à des frais élevés.
Elles conviennent surtout à des investisseurs retraités, comme l’explique Camil :
“ C’est un des rares placements qui verse des revenus sans consommer le capital. Mais il faut accepter que l’argent reste bloqué.”
Pour diversifier, on peut aussi regarder :
- les actions à dividendes, à condition de ne pas se fier uniquement au taux de rendement ;
- les obligations et la dette privée, mieux rémunérées mais moins liquides.
Le secret reste le même : raisonner en net, pas en brut.
Casino ou long terme : deux visions du risque
Sur la partie plus spéculative, Camil Mikolajczack cite deux classes d’actifs à haut potentiel :
- le capital-risque (start-up en phase d’amorçage),
- les crypto-actifs (Bitcoin, Ethereum, Solana).
“ Ce sont les plus risqués, mais aussi ceux qui offrent les plus forts multiplicateurs.”
Pour un portefeuille classique, il recommande toutefois 5 % en réserve de valeur (or et Bitcoin) pour se protéger de l’inflation et de la dévaluation monétaire.
Le portefeuille idéal à enterrer sur une île déserte
Dernière image frappante de l’épisode :
“ Si je devais enterrer un coffre pour dix ans, je mettrais 90 % en actions via des ETF mondiaux et 10 % en crypto-actifs.”
Car les ETF s’auto-ajustent : les entreprises qui déclinent sortent des indices, remplacées par celles qui montent.
“ Acheter un ETF, c’est comme acheter une playlist des meilleures entreprises du monde” , conclut Camil.
En résumé
Un bon portefeuille, c’est une question d’équilibre.
Trouver le juste dosage entre sécurité, rendement et liquidité selon ses objectifs.
Régularité, diversification et discipline restent les ingrédients essentiels d’une performance durable.
“ On récolte ce qu’on a semé” , rappelle Camil Mikolajczack. “ Si on fait que du fonds en euros, compliqué d’avoir des résultats.”
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