La holding est souvent perçue comme un outil réservé aux grandes fortunes ou aux dirigeants de start-ups à succès. Pourtant, elle peut être utile dans bien d'autres cas. À quoi sert-elle vraiment ? À quel moment faut-il en créer une ? Et quels sont les pièges à éviter ? Décryptage clair et concret.

Créer une holding est souvent présenté comme une stratégie réservée à une élite entrepreneuriale. Pourtant, elle peut aussi s’avérer pertinente pour des profils plus modestes, à condition d’en comprendre les mécanismes, les objectifs… et les limites. Alors, à qui s’adresse vraiment la holding ? Quand faut-il en créer une ? Et quels pièges éviter ?

1. Une holding, c’est quoi exactement ?

Une holding est une société qui détient des participations dans d’autres sociétés. Elle ne produit rien par elle-même, elle chapeaute une ou plusieurs entreprises opérationnelles. Autrement dit, elle agit comme une maison-mère, au-dessus de filiales.

Son but ? Structurer, gérer ou réinvestir des capitaux issus d’activités économiques.

💡 À retenir : une holding n’est pas une entreprise opérationnelle. Elle sert à regrouper, organiser et potentiellement optimiser la gestion d’un patrimoine professionnel.

2. Créer une holding : pour qui, quand, pourquoi ?

Contrairement à certaines idées reçues, la holding n’est pas réservée aux ultra-riches. Elle peut avoir du sens dès lors qu’un entrepreneur génère des bénéfices récurrents dans une société, et qu’il envisage :

  • d’investir dans d’autres activités,
  • de transmettre à ses proches,
  • ou de céder son entreprise à terme.

👉 Mais attention : tout dépend de l’étape à laquelle vous vous trouvez. Il est inutile de créer une holding dès la création de son entreprise, avant même de savoir si le modèle est viable.

Ce que recommandent les experts :

  • Attendez que l’entreprise dégage au moins 200 000 à 300 000 € de bénéfice net annuel.
  • Créez la holding quand vous avez des projets de réinvestissement ou de transmission, pas “juste pour faire comme tout le monde”.

« Ça ne sert à rien de construire le toit si les murs ne tiennent pas encore. » — Benoît Berchebru

3. Quels avantages offre une holding ?

A. Le réinvestissement facilité

En cas de cession d’une société (par exemple une startup ou une TPE), une holding permet de faire remonter les fonds sans fiscalité immédiate, si elle détient les titres depuis plus de deux ans. L’argent reste dans la sphère professionnelle et peut être réutilisé pour financer de nouveaux projets.

B. L’optimisation fiscale

Les dividendes versés d’une filiale à sa holding peuvent être exonérés d’impôt (régime mère-fille), à condition de respecter certaines règles. Cela permet de centraliser les profits avant de décider comment les utiliser (investissements, rachats, développement…).

C. La transmission

La holding peut faciliter les donations ou la répartition du patrimoine professionnel entre héritiers, notamment grâce au pacte Dutreil.

D. La séparation des activités

Créer une holding permet aussi de structurer différentes activités dans des sociétés distinctes, tout en gardant une tête commune. C’est utile si l’on veut lancer une nouvelle branche, diversifier ou revendre plus facilement une seule entité.

4. Les erreurs à éviter

Créer une holding n’est pas anodin, ni sans coût. Voici ce qu’il faut garder en tête :

  • Ne pas tout y mettre. Si vous cédez 100 % des parts de votre société à la holding, vous bloquez tout votre capital dans la sphère professionnelle. Or, vous pourriez avoir besoin d’en sortir une partie pour vos projets personnels.
  • Mal calibrer la création. Mieux vaut créer une holding bien rédigée, avec l’accompagnement d’un professionnel (avocat, notaire, expert-comptable). Un acte juridique mal ficelé peut coûter cher en cas de contrôle.
  • Ignorer les frais. Une holding entraîne des coûts (création, comptabilité, éventuels frais d’animation…) : inutile d’en créer une si les montants en jeu sont trop faibles.

« Les petites économies d’aujourd’hui, ce sont les gros problèmes de demain. » — Julidé Ninek

  • Ne pas anticiper la sortie. Tout ce qui est dans la holding n’est pas à vous personnellement. Pour transformer les profits en revenus personnels (cash), vous devrez vous verser des salaires ou des dividendes… qui sont fiscalisés.

5. Créer une holding, combien ça coûte ?

Comptez environ 3 000 € pour constituer correctement une holding avec les bons statuts. À cela peuvent s’ajouter des frais de conseil, de tenue comptable ou de rédaction de pactes d’associés.

6. Résumé des points clés à retenir :

Avant de créer une holding, il est essentiel d’avoir un business viable et rentable. Inutile de monter une structure complexe si l’activité n’est pas encore lancée ou éprouvée.

Créer une holding peut être pertinent dès lors que l’on commence à générer des bénéfices conséquents (par exemple 200 à 400 000 € de résultat net par an), avec une volonté de réinvestir, transmettre ou structurer son patrimoine professionnel.

La holding permet :

  • De réinvestir les bénéfices sans subir une double imposition immédiate.
  • D’organiser plus facilement la transmission ou la détention familiale.
  • De gérer plusieurs activités sous un même toit, tout en gardant des structures juridiques distinctes.

Attention toutefois : tout remonter dans la holding n’est pas forcément une bonne idée. Il peut être utile de conserver une partie du capital ou des actifs en patrimoine privé, pour garder de la flexibilité financière.

Enfin, la création d’une holding n’est ni gratuite ni anodine : elle doit s’accompagner de conseils juridiques et fiscaux solides, pour éviter les erreurs de structuration qui peuvent coûter cher à long terme.

Ce qu’il faut retenir

Créer une holding peut être un excellent outil d’optimisation et de structuration patrimoniale. Mais ce n’est pas un passage obligé, ni une recette miracle.

Avant de vous lancer, posez-vous ces questions :

  • Mon entreprise est-elle déjà solide et rentable ?
  • Ai-je des projets d’investissement ou de transmission ?
  • Suis-je prêt à gérer une structure supplémentaire, avec ses obligations et ses frais ?

Et surtout : faites-vous accompagner. Parce qu’une bonne holding peut faire gagner beaucoup… mais une mauvaise peut coûter très cher.

Le sujet des holdings, de leur utilité réelle et des erreurs fréquentes à éviter, est également abordé dans un épisode d’Allô la Martingale, à écouter ici : https://audmns.com/lpMpYUi

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