La Chine affiche des valorisations très basses, un potentiel technologique réel et une croissance économique toujours présente. Pourtant, le pays inquiète par son orientation politique et la mainmise croissante du Parti communiste sur les entreprises. Alors, faut-il investir dans la Bourse chinoise aujourd’hui ? Voici les éléments à considérer avant de vous positionner.
La Chine fascine et inquiète à la fois. Entre croissance économique impressionnante et durcissement du régime politique, elle soulève des questions légitimes pour les investisseurs. Faut-il se positionner sur la Bourse chinoise aujourd’hui ? Est-ce une opportunité ou un pari trop risqué ?
Des valorisations attractives, mais un contexte politique incertain
Les marchés chinois apparaissent aujourd’hui très décotés. Plusieurs valeurs technologiques affichent des niveaux de valorisation historiquement bas, notamment par rapport aux entreprises américaines. À court terme, cela peut constituer une opportunité d’investissement.
Mais ce potentiel est à nuancer par un facteur majeur : le contrôle politique renforcé du Parti communiste chinois. Depuis l’arrivée de Xi Jinping, la Chine est passée d’un modèle autoritaire sans dirigeant unique à une gouvernance centralisée et rigide. Cette concentration du pouvoir rend le système économique plus vulnérable aux décisions unilatérales.
« Assurer le leadership du Parti communiste chinois sur toute forme d’organisation sociale » : ce principe inscrit dans la Constitution illustre bien les limites à l’autonomie du secteur privé. Pour les investisseurs de long terme, ce niveau d’ingérence constitue une source d’inquiétude sérieuse.
Investir sur la Chine : une question de temporalité
Face à ce contexte, deux approches s’opposent :
- Une approche tactique, qui considère la Chine comme un marché sous-valorisé à exploiter ponctuellement, avec un objectif de performance à court ou moyen terme.
- Une approche stratégique, qui vise des investissements pérennes, alignés avec des convictions fortes sur plusieurs années.
Dans le premier cas, certains experts estiment qu’il est possible de tirer profit des baisses actuelles… à condition de bien définir son plan de sortie. Fixer une perte maximale, un objectif de gain, et ne pas rester exposé trop longtemps peut permettre de limiter les risques liés au contexte politique.
Dans le second cas, si l’on cherche à bâtir un portefeuille durable, l’environnement chinois semble moins compatible avec une vision long terme. La priorité donnée à l’intérêt du Parti sur celui des entreprises crée une incertitude structurelle.
La Chine, seule ? Non : penser en allocation géographique
Même en intégrant la Chine dans une stratégie d’investissement, il est utile de replacer cette exposition dans une répartition globale.
Aujourd’hui, le marché américain représente plus de 70 % de l’indice MSCI World. L’Europe pèse environ 25 %, et l’ensemble des autres zones — dont la Chine — moins de 5 %. Autrement dit, à moins d’avoir une conviction très forte, la Chine ne constitue qu’un segment mineur dans une allocation mondiale classique.
Des alternatives comme l’Inde ou l’Amérique latine peuvent également mériter l’attention. Ces zones connaissent une croissance structurelle soutenue, sans présenter le même niveau de risque politique. Mais là encore, ces marchés restent difficiles à analyser et nécessitent une connaissance approfondie des dynamiques locales.
Ce qu’il faut retenir
- Les valorisations boursières en Chine sont basses, en particulier dans la tech, ce qui peut créer des points d’entrée intéressants à court terme.
- Le risque politique est élevé, avec une ingérence marquée du Parti communiste chinois dans la gestion des entreprises.
- Une stratégie d’investissement long terme sur la Chine semble risquée, sauf à accepter les règles imposées par le régime actuel.
- Une exposition tactique peut être envisagée, avec des objectifs clairs de performance et une surveillance régulière.
- D’autres zones émergentes comme l’Inde ou l’Amérique latine présentent également des perspectives de croissance à explorer.
En résumé : la Chine n’est pas à exclure, mais elle impose d’être particulièrement rigoureux dans sa stratégie. Investir dans la Bourse chinoise, oui — mais à condition d’en comprendre les règles du jeu.
Le sujet de l’investissement en Chine et des opportunités sur les marchés émergents est également exploré dans un épisode d’Allô la Martingale, à écouter ici : https://audmns.com/gkmBbiD
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