Vous aimeriez investir, mais votre compte est souvent à sec en fin de mois ? Vous n’êtes pas seul. Que vous soyez étudiant, jeune actif ou simplement dans une période de finances tendues, il est possible de poser les premières pierres d’un futur investissement, même sans gros capital de départ. À condition de commencer par les bonnes bases : gestion budgétaire, formation financière, et exploration de solutions à faible ticket d’entrée. Décryptage de cette réalité financière avec les conseils d’experts pour démarrer… sans attendre d’avoir « assez ».
Cas pratique :
François a 25 ans. Étudiant, il n’arrive pas à mettre de côté régulièrement et se demande comment commencer à investir malgré tout. Une question fréquente — et pourtant, la réponse n’est pas toujours intuitive. Que faire quand on a peu de marge financière, pas encore de régularité dans ses revenus et des dépenses contraintes (logement, nourriture, transports…) ? Faut-il attendre ou existe-t-il des premières pistes accessibles ?
Alexandre Lacharme, investisseur immobilier, et Stéphanie Delestre, entrepreneure, livrent ici leurs conseils concrets. Et ils commencent tous les deux par le même point d’ancrage : avant d’investir, il faut apprendre à épargner, même très peu.
Étape 1 : maîtriser ses finances personnelles
Avant de parler placements ou rentabilité, le réflexe fondamental est de faire un état des lieux de ses finances : combien rentre chaque mois, combien sort, et pour quoi ?
« Ce n’est pas très sexy, mais c’est utile », note Alexandre.
« Une feuille Excel, des colonnes “recettes” et “dépenses”, et on voit ce qu’on peut optimiser. »
Le but n’est pas de tout supprimer, mais de choisir consciemment : limiter les abonnements inutiles, renégocier ses forfaits, et repérer les dépenses liées à l’effet de groupe ou à la pression sociale (sorties, achats impulsifs…).
Ce “ménage” budgétaire permet souvent de dégager quelques dizaines d’euros par mois. Même si ce n’est pas régulier, c’est un début.
Étape 2 : investir en soi avant d’investir dans des actifs
Stéphanie Delestre insiste : quand on a très peu de moyens, le meilleur investissement, c’est soi-même.
« À 25 ans, si tu n’as pas encore de quoi acheter un bien, ce n’est pas grave. Le moindre euro que tu dépenses, considère-le comme un investissement en toi. »
Son conseil : se former en continu, même avec peu de ressources. Regarder comment fonctionnent les plateformes qu’on utilise (modèle économique, parcours utilisateur), lire, écouter des podcasts, suivre des vidéos YouTube spécialisées. Et surtout, se concentrer sur un projet clair, pas s’éparpiller.
« Si tu veux être conducteur de travaux, va voir des pros du BTP. Si tu veux lancer une boîte, forme-toi à l’entrepreneuriat. »
Étape 3 : ne pas idéaliser les placements classiques
Même si on entend beaucoup parler de DCA (investir une petite somme de façon régulière) ou d’ETF, ces stratégies supposent une discipline et une régularité dans l’épargne que tout le monde n’a pas.
Et investir sans comprendre les produits est dangereux :
« La bourse, tu peux gagner vite, mais tu peux tout perdre très vite aussi. L’immobilier, c’est tentant, mais il faut connaître, éviter les arnaques, maîtriser les coûts d’emprunt », prévient Stéphanie.
De son côté, Alexandre partage une anecdote personnelle : son premier investissement a été un parking, qu’il a choisi après avoir lu des livres, écouté des podcasts, et comparé plusieurs options pendant des mois. Pas un coup de tête, mais un choix fondé sur une frustration (ne pas pouvoir suivre ses amis plus aisés) devenu moteur de changement.
Étape 4 : expérimenter et se confronter au réel
Se former, c’est bien. Mais rien ne remplace l’expérience concrète, rappelle Alexandre.
« Ce qui fait la différence, c’est d’aller sur le terrain, de parler à des gens qui investissent, de tester, même à petite échelle. »
Et surtout, rester concentré. Beaucoup de jeunes, confrontés à la surinformation (réseaux sociaux, TikTok, vidéos “success story”), changent d’envie tous les deux jours. Résultat : aucune avancée concrète.
Le bon réflexe : choisir un seul domaine d’intérêt, s’y plonger à fond, tester une première action, puis ajuster.
Conclusion : investir sans épargner, est-ce possible ?
Pas tout à fait. Il est difficile d’investir sans épargne de départ. Mais ce n’est pas une fatalité.
Quand on part de zéro, le meilleur investissement est dans l’éducation financière, dans l’expérience, dans la clarté de son projet de vie. Cela demande du temps, de la patience, et parfois un peu de frustration. Mais cette démarche permet, tôt ou tard, de créer les conditions pour épargner mieux — et donc investir plus intelligemment.
💬 Le sujet “Comment investir quand on n’arrive pas à épargner” a aussi été abordé dans un épisode d’Allô la Martingale, à écouter ici : https://audmns.com/IWNyRgv
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