L’IA a-t-elle rebattu les cartes de la gestion de patrimoine ? Dans ce nouveau paradigme, comment choisir entre gestion active et gestion passive ? Bienvenue dans une nouvelle ère.
Christophe Descohand est Directeur Business Transformation et Digitalisation de La Française. Au micro d’Amaury de Tonquédec, il partage son éclairage sur ce choix stratégique, à l’ère de l’IA.
## Gestion active vs Gestion passive : de quoi parle-t-on ?
Dans le monde de l’investissement, vous entendrez souvent parler de gestion active et de gestion passive. Ces deux approches définissent la manière dont un portefeuille est construit et géré.
La gestion active repose sur les décisions d’un gérant de fonds professionnel, qui analyse le marché, sélectionne des titres (actions, obligations…) et ajuste la composition du portefeuille dans le but de surperformer un indice de référence (par exemple, le CAC 40 pour des actions françaises). L’objectif est de générer un rendement supérieur au marché, grâce à l’expertise et aux choix stratégiques du gérant. Cette approche s’accompagne généralement de frais de gestion plus élevés.
À l’inverse, la gestion passive vise à répliquer fidèlement la performance d’un indice de marché spécifique. Le gérant n’intervient pas activement pour choisir des titres : il construit simplement le portefeuille pour qu’il corresponde à la composition de l’indice. Les véhicules d’investissement typiques de la gestion passive sont les fonds indiciels ou, plus couramment, les ETF (Exchange Traded Funds). Cette méthode se caractérise par des frais de gestion nettement plus faibles, car elle ne nécessite pas d’analyse constante ni de décisions discrétionnaires coûteuses. En substance, la gestion passive parie sur la capacité du marché à générer des rendements sur le long terme, sans chercher à le battre.
## Tokenisation et blockchain : quel impact pour l’investisseur ?
La tokenisation et la blockchain sont en passe de révolutionner l’accès à l’investissement. Christophe Descohand explique qu’il est désormais possible de « tokéniser n’importe quoi », c’est-à-dire de transformer des actifs (physiques ou non cotés comme l’immobilier, les panneaux solaires ou même des parkings) en jetons numériques. Cette technologie promet de simplifier les échanges, d’accroître la transparence, d’accélérer les transactions et de réduire le nombre d’intermédiaires.
Pour l’investisseur, l’impact est majeur : la tokenisation permet aux particuliers, y compris les plus petits, d’accéder à des classes d’actifs traditionnellement réservées aux institutionnels ou nécessitant des tickets d’entrée très élevés. Bien que la technologie soit déjà bien en place, la réglementation est en pleine évolution pour encadrer ces nouvelles pratiques et sécuriser davantage les investisseurs.
## Quel est l’impact de l’IA sur la gestion de patrimoine ?
L’intelligence artificielle transforme déjà la gestion de patrimoine, principalement en optimisant le traitement d’une quantité massive d’informations.
Pour les professionnels, l’IA permet d’industrialiser des tâches complexes, augmentant significativement l’efficacité : un gérant peut désormais accomplir des analyses qui auraient auparavant requis une équipe entière.
Pour l’investisseur, l’IA se traduit par une performance optimisée, une meilleure gestion du risque et une personnalisation accrue de son patrimoine. Des algorithmes sophistiqués aident à définir le profil de risque et les objectifs financiers de chacun, tout en fournissant des conseils pertinents.
Il est crucial de noter, comme le précise Christophe Descohand, que l’IA agit aujourd’hui comme une aide précieuse à la décision humaine — et non comme un remplacement — permettant aux gérants de faire des choix d’investissement plus éclairés.
## Gestion Active vs Gestion passive : vers qui se tourner ?
Le débat entre gestion active et gestion passive est un classique de l’investissement. Christophe Descohand nuance cette opposition en affirmant leur complémentarité.
La gestion passive, souvent incarnée par les ETF répliquant un indice, est particulièrement efficace et simple dans les marchés caractérisés par une forte croissance. Elle permet de suivre le marché à moindre coût, sans chercher à le battre.
En revanche, dans les marchés plus complexes ou volatils — notamment les marchés de taux — la gestion active révèle toute sa valeur. L’expertise humaine du gérant, sa capacité à anticiper et à sélectionner activement les titres, peut alors faire la différence et générer une surperformance.
L’approche idéale pour un investisseur consiste donc souvent à panacher ces deux modes de gestion, en les adaptant aux conditions de marché et à ses propres objectifs pour optimiser son portefeuille.
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