La valorisation actuelle du S&P 500 interroge de nombreux investisseurs. À plus de 25 fois les bénéfices, l’indice phare des marchés américains semble cher. Mais est-ce vraiment une bulle ? Rentabilité en hausse, croissance accélérée, poids de la tech et baisse des taux : les experts apportent des éléments de réponse essentiels pour comprendre la situation et affiner sa stratégie d’investissement.
Le S&P 500 est-il devenu trop cher ? Cette question revient régulièrement chez les investisseurs, notamment ceux qui pratiquent le DCA (Dollar Cost Averaging) via des ETF sur l’indice phare américain. Entre performances passées, perspectives de croissance, valorisations élevées et effets de la baisse des taux, voici ce qu’en disent les experts.
Un actif plus cher, mais aussi plus solide
Selon Rolando Grandi, il est essentiel de regarder la transformation structurelle du S&P 500 pour comprendre ses niveaux de valorisation. En 2010, la rentabilité médiane des entreprises qui composent l’indice était d’environ 7 %. En 2025, elle atteint 12 %. « Un actif qui s’est bonifié, premièrement sur la rentabilité, deuxièmement sur la croissance », souligne-t-il. Les bénéfices devraient progresser de 9 % en 2025, puis de 13 % en 2026.
Certes, le multiple de valorisation du S&P 500 est actuellement autour de 25 fois les bénéfices, bien au-dessus de sa moyenne historique de 16 fois depuis 2003. Mais selon Grandi, cette cherté apparente est justifiée : « On a un actif qui croît plus vite, qui est plus rentable, et qui est surtout moins cyclique qu’avant. »
Une composition sectorielle moins risquée
Le S&P 500 n’est plus dominé par les secteurs traditionnels et cycliques comme la banque ou l’énergie. Aujourd’hui, ce sont la technologie, la santé et l’innovation qui pèsent lourd dans l’indice. Ces secteurs sont jugés plus résilients, avec des modèles économiques moins dépendants des cycles économiques.
La baisse des taux comme catalyseur
Autre facteur à prendre en compte : la politique monétaire américaine. La Fed a déjà procédé à une première baisse de taux et deux autres sont attendues d’ici la fin de l’année. En 2026, trois baisses supplémentaires sont envisagées. « Moins 0,75 % en 2025, puis moins 0,75 % en 2026 : cela pourrait vraiment booster les valorisations, car un coût du capital plus faible rend le financement plus accessible », explique Rolando Grandi.
Cela tombe à pic pour des secteurs comme l’intelligence artificielle, très gourmands en investissements. « Il y aura beaucoup de dettes à lever, mais l’appétence est forte, donc peu de doutes sur la capacité à financer ces projets. »
Faut-il acheter maintenant ?
À la question posée par Thomas — « est-ce le bon moment pour acheter du S&P 500 ? » — la réponse de Rolando Grandi est claire : « Oui, clairement. » Il précise cependant qu’il a une préférence personnelle pour le Nasdaq, jugé plus innovant et paradoxalement moins cher que le S&P 500 actuellement.
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