L’or est souvent présenté comme une valeur refuge en période d’instabilité. Mais entre absence de rendement, volatilité des marchés et nouveaux comportements des banques centrales, faut-il vraiment s’y exposer ? Dans cet épisode d’Allô la Martingale, deux experts décortiquent les mécanismes qui influencent le cours de l’or et partagent leurs conseils pour l’intégrer (ou non) à son portefeuille.
Une réputation ancienne… mais des usages à relativiser
L’or est souvent présenté comme un rempart contre les crises économiques ou géopolitiques. Pourtant, comme le rappelle Roni Michaly, ce n’est plus un outil de couverture des portefeuilles, comme cela a pu être le cas il y a plusieurs décennies.
« Hedger son portefeuille avec de l’or n’a plus de sens. Il n’existe pas de corrélation inverse systématique entre les actions et l’or. Ce n’est pas un outil de court terme. »
Mathieu Ceronne confirme : en 2008, année de crise majeure, l’or a baissé. Et aujourd’hui, en 2024, les marchés actions sont au plus haut… tout comme l’or. Autrement dit, la fameuse « valeur refuge » n’est pas aussi décorrélée du reste des marchés qu’on le pense.
Un actif sans rendement mais au rôle spécifique
Contrairement aux actions ou obligations, l’or ne génère ni dividende ni coupon. Il faut donc se contenter d’une éventuelle plus-value, ce qui suppose de bien choisir son point d’entrée.
En revanche, dans un scénario extrême de crise systémique – faillite d’État, effondrement du système bancaire – l’or retrouve son intérêt : il ne dépend pas d’une signature, ne repose sur aucune promesse de remboursement.
Plus encore, la demande des banques centrales pour se « désensibiliser » du dollar (notamment Chine et Russie) renforce le soutien au prix de l’or. Ces achats massifs perturbent d’ailleurs les modèles traditionnels de valorisation.
Faut-il acheter de l’or aujourd’hui ?
Pour Roni Michaly, « on coche actuellement 4 critères sur 5 qui soutiennent historiquement le cours de l’or » :
- baisse des taux d’intérêt réels,
- achats des banques centrales,
- raréfaction du métal,
- instabilité géopolitique.
De quoi justifier un positionnement… à condition de ne pas attendre un effet immédiat.
L’or est un actif de diversification, à conserver au moins 5 ans. Il s’adresse aux investisseurs patients, qui savent que l’anticipation trop précoce peut se retourner contre eux.
Comment s’exposer à l’or ?
Pour un profil comme celui de Tanguy, 26 ans, déjà investi via des supports comme le PER ou l’assurance-vie, plusieurs options existent :
- Les ETF adossés à l’or physique : simples, accessibles, et adaptés aux enveloppes fiscales.
- Les pièces ou lingots : mais attention aux frais de stockage et à la sécurité.
- Les sociétés minières : plus risquées et plus volatiles. « En 2008, les sociétés orifères ont chuté de 60 %, alors même que l’or baissait. »
Mathieu Ceronne recommande une approche progressive :
« Mieux vaut entrer à différents niveaux de prix, par palier, que d’investir tout d’un coup. Et ne pas dépasser 5 % du portefeuille. »
💬 Le sujet de l’or et de son rôle de valeur refuge face aux crises a aussi été traité dans un épisode d’Allô la Martingale, à écouter ici : https://audmns.com/bCShhnl
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