Notez cet épisode

Les ETF sont devenus le produit d’investissement incontournable, mais attention aux pièges ! Entre ETF passifs, actifs, à effet de levier et réplication synthétique, découvrez tout ce qu’il faut savoir pour investir intelligemment sans se faire avoir.

Grégory Guilmin est éducateur financier et créateur de contenu spécialisé dans l’investissement. Il s’est donné pour mission d’accompagner 1 million de personnes à débuter en Bourse. Au micro de Matthieu Stefani, il nous dit tout sur les ETF.

## Les ETF, de quoi parle-t-on ?

Un ETF (Exchange Traded Fund) est un fonds d’investissement coté en Bourse qui se négocie comme une action en temps réel. La philosophie, créée dans les années 1970 par John Bogle (fondateur de Vanguard), part d’un constat simple : il est extrêmement difficile de battre les indices boursiers comme le S&P 500. Plutôt que de payer cher des gestionnaires pour sélectionner des actions, l’ETF réplique automatiquement la composition d’un indice.

Par exemple, un ETF S&P 500 vous donne accès aux 500 plus grandes sociétés américaines dans les mêmes proportions que l’indice. Aujourd’hui, il existe plus de 12 000 ETF dans le monde, qui suivent près de 3 millions d’indices différents et couvrent tous les secteurs et zones géographiques imaginables.

## Les frais liés aux ETF

Les ETF génèrent des revenus grâce aux frais de gestion annuels, généralement compris entre 0,05 % et 0,50 %, soit 5 à 10 fois moins que les fonds traditionnels. Concrètement, sur 100 € investis, vous payez entre 5 et 50 centimes par an.

Un ETF coûte entre 250 000 € et 300 000 € par an à gérer, nécessitant au minimum 250 à 300 millions d’euros d’encours pour être rentable. C’est pourquoi 40 % des ETF européens ne sont pas rentables pour leurs émetteurs.

## Les risques liés aux ETF

Vous ne pouvez pas perdre votre argent si BlackRock ou Vanguard font faillite, car vos actifs sont détenus par une banque dépositaire indépendante. En cas de faillite du gestionnaire, un repreneur est automatiquement nommé. Le seul risque de perte totale serait que toutes les sociétés de l’indice fassent faillite simultanément — un scénario quasi impossible.

Les vrais risques concernent les ETF complexes : ETF à effet de levier, ETF à réplication synthétique utilisant des produits dérivés, et ETF « inversés » qui parient contre la hausse. Grégory Guilmin déconseille ces innovations, qui font perdre l’essence de la gestion passive.

Le risque le plus courant reste la fermeture d’ETF non rentables, avec remboursement à la valeur du jour sans perte de capital.

## Le problème avec les ETF MSCI World

L’ETF MSCI World présente un défaut majeur selon Grégory Guilmin : une surpondération américaine à 72 %, alors que les États-Unis ne représentent qu’environ 50 % de la capitalisation boursière mondiale.

Cette distorsion s’explique par le fait que MSCI est une société américaine. Plus problématique encore : le MSCI World exclut totalement les pays émergents, qui représentent pourtant près de 20 % de la capitalisation mondiale.

En investissant uniquement dans cet indice, vous laissez MSCI gérer votre allocation géographique selon ses propres critères. Grégory recommande plutôt de construire son portefeuille avec plusieurs ETF complémentaires : S&P 500, ETF Europe, ETF pays émergents et ETF small caps. Cette approche évite les redondances.

## ETF capitalisant vs ETF distribuant

Les ETF capitalisants réinvestissent automatiquement les dividendes, tandis que les ETF distribuants vous les versent sur votre compte.

Grégory recommande systématiquement les ETF capitalisants pour des raisons fiscales : en France, les dividendes sont soumis à la flat tax de 30 %. Avec un ETF distribuant, vous subissez cette taxation chaque année, ce qui réduit votre performance à long terme.

À l’inverse, avec un ETF capitalisant, les dividendes grossissent votre capital sans taxation immédiate — vous ne payez qu’à la revente. C’est mathématiquement plus avantageux : votre capital reste entier et grossit plus vite grâce à l’effet boule de neige, plutôt que d’être amputé annuellement par le fisc.

## ETF actif vs ETF passif

Les ETF actifs, apparus récemment, sont des fonds cotés en Bourse dont l’objectif est de battre un indice plutôt que de le suivre. Contrairement aux ETF passifs qui répliquent mécaniquement un indice, ils emploient des gestionnaires pour sélectionner les actions.

D’ici 2030, ils devraient représenter environ 20 % des encours ETF mondiaux, avec déjà 200 à 300 produits en Europe. L’avantage apparent : des frais plus bas qu’une SICAV traditionnelle, tout en gardant la liquidité d’un ETF.

Mais Grégory reste très sceptique, rappelant que 90 à 95 % des gestionnaires actifs échouent à battre le marché à long terme. Il y voit surtout une stratégie des banques comme JPMorgan pour récupérer des parts de marché en transformant leurs SICAV en ETF actifs — ce qui fait perdre l’essence de la gestion passive : la simplicité et la performance régulière.

Avantages :
Bonne nouvelle ! Nous avons négocié pour vous une réduction de 300€ sur la formation digitale « Défi Bourse 2.0 » de Grégory Guilmin (990€ au lieu de 1 290€). Pour en profiter, utilisez le code promo MARTINGALE lors de votre inscription.

Ils citent les références suivantes :

On vous souhaite une très bonne écoute ! C’est par ici si vous préférez Apple Podcasts, ou ici si vous préférez Spotify.

Et pour recevoir toutes les actus et des recommandations exclusives, abonnez-vous à la newsletter, c’est par ici.

La Martingale est un podcast du label Orso Media.

Merci à notre partenaire Enky de soutenir le podcast.

Bénéficiez de 100€ à 300€ crédités selon le montant investi en cliquant sur ce lien.

Derniers épisodes