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Le private equity peut multiplier votre investissement par 100, voire 1 000… à condition de choisir le bon fonds parmi des milliers disponibles. Découvrez comment les professionnels identifient les meilleurs gérants et évitent les fonds médiocres.

Paul Moreno Blosseville est président d’Opale Capital, une société d’investissement dans le non coté. Au micro de Matthieu Stefani, il nous explique comment sélectionner un fonds de private equity.

## Pourquoi investir dans le private equity ?

Le private equity représente une classe d’actifs particulièrement attractive pour diversifier son portefeuille au-delà des actions cotées et des obligations.

Contrairement aux marchés publics, où les valorisations sont souvent tendues, le private equity permet d’investir dans des entreprises non cotées présentant un potentiel de croissance significatif. Les rendements historiques surpassent généralement ceux des marchés actions sur le long terme, avec des performances annuelles de 15 % à 20 % pour les meilleurs fonds, contre 6 % à 8 % pour les indices boursiers.

Cette surperformance s’explique par l’accès à des entreprises en forte croissance avant leur introduction en bourse, la création de valeur opérationnelle grâce à l’accompagnement actif des dirigeants, et l’utilisation judicieuse de l’effet de levier.

Le private equity offre parfois des multiples de sortie spectaculaires : multiplier son investissement par 5, 10, voire 100 ou 1 000 dans les cas exceptionnels n’est pas rare, notamment en venture capital.

Au-delà des rendements, le private equity permet de s’exposer à des secteurs innovants et à des modèles économiques disruptifs avant leur démocratisation. Cette classe d’actifs présente également une corrélation faible avec les marchés cotés, offrant ainsi une véritable diversification et une protection partielle contre la volatilité.

## Les 3 étapes pour sélectionner un fonds de private equity

La sélection d’un fonds de private equity nécessite une méthodologie rigoureuse en trois étapes :

  1. Analyser l’environnement économique global pour identifier les tendances et opportunités sectorielles. Il s’agit de comprendre quelle stratégie sera pertinente dans le contexte actuel : approches défensives en période d’incertitude ou stratégies plus agressives en phase de croissance. Cette analyse inclut les cycles économiques, les taux d’intérêt, l’inflation et les dynamiques sectorielles.
  2. Choisir la stratégie d’investissement appropriée parmi les différentes approches : buy-out défensif ou agressif, capital-développement, venture capital, dette privée.
    Chaque stratégie présente un profil rendement/risque différent, adapté à des contextes spécifiques.
  3. Sélectionner le meilleur gérant pour exécuter la stratégie. Cette analyse peut prendre plusieurs mois et repose sur trois questions fondamentales : la stratégie est-elle clairement définie ? L’équipe est-elle expérimentée ? La structure est-elle stable ?
    Il faut examiner le track record sur plusieurs cycles, la capacité à créer de la valeur opérationnelle et la qualité du deal flow.
    Cette étape est cruciale, car la dispersion de performance est considérable : les meilleurs fonds affichent des rendements trois fois supérieurs à ceux des fonds médians.

## Les différentes stratégies de private equity à connaître

Le private equity regroupe plusieurs stratégies distinctes, correspondant à des profils de risque variés :

  • Le buy-out se décline en deux approches :
    • Buy-out défensif : il cible des entreprises matures générant des cash-flows stables dans des secteurs peu cycliques, avec pour objectif l’amélioration opérationnelle et l’optimisation des coûts à l’aide d’un levier modéré. Cette approche offre des rendements réguliers autour de 10 à 12 % par an.
    • Buy-out agressif : il vise des entreprises en forte croissance avec un endettement important pour maximiser les rendements. Les multiples de sortie peuvent être spectaculaires, mais le risque est également plus élevé.
  • Le capital-développement finance la croissance d’entreprises rentables nécessitant des capitaux pour accélérer leur développement, sans prise de contrôle majoritaire. Cette stratégie offre un bon compromis rendement/risque.
  • Le venture capital investit dans des start-up au potentiel de rendement extrêmement élevé, mais avec un taux d’échec important : sur dix investissements, sept ou huit échouent, mais les succès peuvent générer des multiples de 100x ou 1 000x.
  • La dette privée finance les entreprises par des prêts plutôt que par des prises de participation, offrant des rendements réguliers de 6 à 8 %, avec une priorité de remboursement.
  • Les stratégies de special situations interviennent dans des contextes particuliers, comme les retournements d’entreprises en difficulté. Elles nécessitent une expertise spécifique, mais peuvent générer des rendements attractifs.

## Comment accéder au private equity en tant que particulier ?

L’accès au private equity pour les particuliers s’est considérablement démocratisé, bien que certaines barrières subsistent.

Traditionnellement réservé aux institutionnels avec des tickets d’entrée de plusieurs millions d’euros, le private equity devient aujourd’hui accessible aux particuliers fortunés grâce à différents véhicules.

  • Les fonds de fonds constituent la porte d’entrée la plus courante : ils investissent dans une sélection de fonds de private equity, offrant une diversification immédiate à travers différentes stratégies et zones géographiques. Les tickets d’entrée commencent généralement autour de 100 000 à 250 000 €.
  • Il existe deux grandes catégories :
    • Les fonds fermés traditionnels, d’une durée de 10 à 12 ans, avec une liquidité nulle.
    • Les fonds ouverts, permettant des souscriptions et rachats réguliers, avec une liquidité comparable à celle des fonds traditionnels.
  • Certaines plateformes en ligne proposent désormais un accès dès 10 000 €, en mutualisant les investissements.
  • Les contrats d’assurance-vie et PEA-PME intègrent progressivement des poches de private equity, avec des avantages fiscaux.

Cependant, le private equity reste un investissement de long terme et illiquide : il faut immobiliser son capital pendant plusieurs années et accepter une volatilité comptable importante.

La sélection du bon véhicule dépend donc de votre horizon de placement, de votre tolérance au risque et de votre capacité à vous passer de cette épargne pendant toute la durée de vie du fonds.

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