Dans un contexte où l’investissement devient une question de plus en plus personnelle et stratégique, la tentation est forte de vouloir « rentrer au bon moment ». Mais cette logique s’applique-t-elle au private equity ? Entre la réforme des retraites, les nouvelles solutions d’investissement accessibles aux particuliers, et la diversification comme règle de base, Virginie Bourel et Agathe Bubbe livrent un éclairage direct : ce n’est pas une question de timing, mais de stratégie patrimoniale à long terme.

Dans un monde d’investisseurs où tout semble dépendre du timing, la tentation est grande de vouloir « entrer au bon moment ». Pourtant, lorsqu’il s’agit de private equity, cette logique est peut-être à revoir.

« Le bon moment, c’est celui où l’on peut attendre »

Pour Virginie Bourel, la réponse est claire : « C’est du temps long et je pense qu’il faut investir tôt. » Pas forcément en âge, précise-t-elle, mais tôt dans son parcours d’épargnant. Car au fond, l’enjeu est moins de deviner quand investir que de savoir pourquoi et pour combien de temps.

Le private equity, longtemps réservé à des investisseurs institutionnels, s’ouvre désormais aux particuliers. Cette démocratisation offre de nouvelles opportunités de diversification, en particulier pour ceux qui anticipent leur retraite. « Nous sommes dans un système où notre retraite vient de l’État. Et on a bien compris que ce n’était peut-être plus garanti. »

D’où l’intérêt croissant pour ces placements illiquides, mais potentiellement rémunérateurs, à condition de disposer d’un horizon suffisamment long.

Private equity ou bourse ? Une question de complémentarité

Interrogée sur l’intérêt de privilégier le private equity à la bourse, Agathe Bubbe insiste : « C’est une classe d’actifs de diversification. » L’idée n’est pas de choisir l’un contre l’autre, mais de combiner intelligemment les deux.

Elle évoque son propre parcours, où elle a commencé directement par le private equity : « J’ai été convaincue par l’essence même de cette typologie d’action : accompagner le développement de sociétés qui en ont besoin. »

Ce type d’investissement s’inscrit dans une logique de contribution à l’économie réelle, un critère de plus en plus valorisé par les investisseurs engagés.

Bien choisir son fonds, selon son profil

Tout ne se joue pas uniquement sur le moment d’entrée, mais aussi sur la structure de l’investissement. Virginie rappelle : « Il faut que ce soit de l’argent dont on n’a pas besoin avant cinq à sept ans. »

Deux grandes options se présentent :

  • Les fonds fermés, avec un horizon de placement long et une sortie à échéance fixe.
  • Les fonds Evergreen, qui permettent une liquidité partielle et progressive, tout en conservant l’esprit du long terme.

Agathe résume simplement : « Si on n’est pas capable de s’engager de manière hyper ferme, il faut faire un fonds Evergreen. »

Mais elle insiste aussi sur un point essentiel : malgré leur flexibilité, « même les Evergreen ne sont pas liquides à 100 %, comme ça en claquant des doigts. » L’idée reste de bloquer cet argent pour plusieurs années.

Le conseil d’Agathe : investir par conviction, pas par mode

L’investissement en private equity peut-il répondre à une conviction personnelle autant qu’à une logique financière ? Pour Agathe, la réponse est oui : « Cette classe d’actifs finance des sociétés qui composent notre tissu économique, industriel. C’est génial. »

Elle valorise la transparence et la lisibilité des investissements dans cet univers. Plus que du rendement, c’est une vision qu’elle défend : « Si je peux contribuer à faire grandir des entreprises utiles et gagner de l’argent, banco. »

Et si on devait faire un pari aujourd’hui ?

Interrogée sur un pari spéculatif, Virginie reste cohérente avec son discours : « Je n’investirais pas dans une société hyper risquée. Mais dans l’univers du private equity, ce que tu décris, c’est le venture capital. »

Son choix : un fonds venture bien construit, à l’intérieur d’un portefeuille diversifié. Car même en prenant des risques, il est possible de rester structuré.

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