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18.09.2025
#283
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Comment s’y prendre pour négocier une augmentation de salaire ou de tarif ? Un vrai casse-tête. Heureusement, des astuces existent pour mener à bien cette négociation.
Insaff El Hassini est l’auteure du livre 50 phrases pour négocier votre prochaine augmentation. Au micro de Matthieu Stefani, elle nous livre toutes ses astuces pour négocier une augmentation.
## Quand demander une augmentation ?
Selon Insaff El Hassini, il faut demander une augmentation dès que le périmètre de votre activité initiale évolue.
Sa méthode Ma Juste Valeur repose sur trois piliers fondamentaux :
- « Qu’est-ce que je vaux ? » (évaluer le prix de vos diplômes, compétences et expériences sur le marché)
- « Qu’est-ce que je veux ? » (définir vos objectifs selon votre tranche de vie et de carrière)
- « Comment je demande pour obtenir ? » (formuler sa demande de manière stratégique).
Concrètement, dès qu’on vous demande de faire A+B+C+D au lieu du A+B+C initial pour lequel vous avez été embauché, il est légitime de renégocier votre rémunération. Cette approche permet de sortir du rapport de domination traditionnel pour créer une négociation collaborative où les deux parties trouvent leur compte. L’objectif n’est pas d’attendre une augmentation annuelle automatique, mais de rééquilibrer régulièrement la rémunération en fonction de l’évolution réelle du poste et des responsabilités.
## Comprendre les intérêts de son interlocuteur
Une objection de votre employeur n’est pas forcément un signe de malveillance, mais plutôt une opportunité de comprendre sa façon de réfléchir.
Insaff El Hassini insiste sur l’importance de changer son état d’esprit : quand quelqu’un vous fait une objection, il vous donne de la visibilité sur ce qu’il pense réellement et défend simplement ses intérêts. Cette prise de conscience permet de transformer un rapport conflictuel en dialogue constructif où chacun peut éclairer l’autre sur sa perception de la situation.
Il faut distinguer les employeurs qui ont des contraintes réelles (budget, procédures, hiérarchie) de ceux qui sont dans une démarche toxique. La plupart des managers ont souvent « les mains et les pieds liés » et ne décident pas du budget : identifier le véritable décisionnaire devient alors crucial pour porter sa demande au bon niveau. Cette approche collaborative permet d’explorer ensemble des solutions alternatives quand l’augmentation directe n’est pas possible.
## Comment répondre aux principales objections ?
Face à « Je n’ai pas le budget », Insaff recommande d’abord de vérifier si vous êtes rémunéré dans la fourchette de marché, puis d’explorer les avantages en nature. Si une augmentation salariale est impossible, proposez des alternatives comme le passage au 4/5e payé à 100 % (particulièrement intéressant pour développer une activité parallèle), l’accès au budget formation obligatoire, ou une réduction du temps de travail.
Quand on vous dit « on ne va pas chipoter pour 250 € », retournez la question : « Pourquoi montrez-vous autant de résistance pour 250 € ? » Cette technique permet de comprendre s’il s’agit d’un problème de budget (250 € par mois = 7 000 € de coût employeur annuel) ou de perception de votre valeur.
Pour « vous êtes déjà bien payé », documentez l’évolution de votre périmètre : « J’ai été embauché pour A+B+C, je fais maintenant A+B+C+D+E+F ».
Face aux objections liées au congé maternité, rappelez que l’augmentation porte sur le travail accompli en N-1, pas sur l’année à venir.
L’astuce d’Insaff : toujours demander « Est-ce que c’est une question de budget ou de valeur perçue de mon travail ? » pour adapter votre argumentation en conséquence.
## Quand stopper la négociation ?
Il faut savoir identifier le point de rupture de votre interlocuteur pour éviter d’envenimer la relation professionnelle. Insaff El Hassini explique qu’après ce moment, « vous pouvez continuer à parler autant que vous voulez, au mieux il ne vous écoute pas, au pire vous commencez vraiment à l’agacer ».
Les signaux d’alarme incluent les phrases comme « ce n’est pas le moment » ou « il fallait en parler avant », qui indiquent une fermeture du dialogue. À ce stade, il faut évaluer vos priorités selon la méthode des trois piliers : si votre objectif principal est obtenu (comme une promotion), vous pouvez accepter de reporter l’aspect financier.
Plus grave encore, il faut quitter la table des négociations quand le respect n’est plus assuré. Les techniques de dévalorisation comme « je trouve 50 freelances moins chers sur Malt » ou les remarques offensantes révèlent souvent un « prédateur économique » dont l’objectif est de profiter de vous. Dans ces cas, Insaff recommande de partir sans chercher à argumenter. Savoir dire non et préserver sa dignité professionnelle fait partie intégrante d’une négociation réussie.
ls citent les références suivantes :
- L’épisode de GDIY avec Carlos Ghosn
- L’épisode de GDIY avec Valentin Kretz
- Le livre 50 phrases pour négocier votre prochaine augmentation
Ainsi que d’anciens épisodes de La Martingale :
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