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Entrepreneur, indépendant, libéral : 4 millions de travailleurs non-salariés (TNS) en France cotisent pour toucher seulement 20 % de leurs revenus à la retraite. Découvrez comment optimiser votre protection sociale et votre fiscalité quand vous travaillez à votre compte.

Jérôme Vialla est le cofondateur de Patrimovie, une société de conseil en gestion de patrimoine spécialisée pour les professions libérales. Au micro de Matthieu Stefani, Jérôme nous dit tout sur la protection sociale et l’épargne retraite des TNS.

## Qui sont les TNS (travailleurs non salariés) ?

Les travailleurs non-salariés (TNS) représentent environ 4 millions de personnes en France et regroupent les professionnels exerçant à leur compte : artisans, commerçants, professions libérales réglementées (médecins, avocats, experts-comptables) ou non, ainsi que les dirigeants détenant plus de 50 % du capital de leur société.

Contrairement aux salariés qui bénéficient d’une protection sociale complète financée en partie par leur employeur, les TNS cotisent à un régime spécifique offrant une couverture minimale. Cette différence s’explique par le fait que les TNS ne peuvent pas se verser les avantages sociaux des salariés : ils doivent compléter leur protection de base par des contrats privés.

Le régime TNS présente un paradoxe majeur : leur pension de retraite ne représente que 20 % à 30 % de leurs revenus d’activité, contre 70 % à 80 % pour les salariés. Cette réalité impose aux TNS de mettre en place une stratégie patrimoniale globale intégrant mutuelle, prévoyance, retraite complémentaire et optimisation fiscale.

## Comment choisir sa mutuelle quand on est TNS ?

Le choix d’une mutuelle pour un TNS nécessite une approche différente de celle d’un salarié, car il n’y a pas d’employeur pour négocier des tarifs de groupe.
La première étape consiste à définir précisément ses besoins réels selon sa situation familiale, son âge et son état de santé. Il faut éviter les contrats surdimensionnés avec des garanties superflues. Le coût varie de 80 € par mois pour une couverture basique à plus de 200 € pour du haut de gamme.

Un piège fréquent : souscrire une mutuelle trop complète dès le début, alors que les besoins évoluent. Il est préférable de partir sur une base raisonnable et d’ajuster progressivement.
Les TNS doivent être vigilants sur les délais de carence, les exclusions et les plafonds de remboursement, qui varient significativement.

Attention également aux réseaux de soins : certaines mutuelles proposent des tarifs avantageux en contrepartie d’un accès limité. Il est recommandé de comparer au minimum trois devis et de faire appel à un courtier spécialisé TNS, car ils ont accès à des contrats collectifs négociés offrant un meilleur rapport qualité-prix.

## Comment choisir sa prévoyance quand on est TNS ?

La prévoyance est cruciale pour les TNS, qui doivent financer intégralement leur couverture en cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès. Jérôme Vialla identifie trois points de contrôle essentiels :

  • Le délai de franchise : combien de jours d’arrêt avant que les indemnités ne commencent ? Ce délai varie de 3 à 90 jours selon les contrats. Un TNS avec une épargne de précaution peut opter pour 30 ou 60 jours, réduisant significativement sa prime.
  • Les exclusions : quelles pathologies ou situations ne sont pas couvertes ? Certains contrats excluent les troubles psychologiques, les maladies dorsales non objectivables ou les sports à risque.
  • Le seuil de déclenchement de l’invalidité : à partir de quel taux les prestations sont-elles versées ? Certains contrats ne déclenchent qu’à 66 %. Un bon contrat doit prévoir un versement proportionnel dès 33 %.

Au-delà de ces points, vérifiez la définition de l’invalidité : professionnelle (incapacité à exercer son métier) ou fonctionnelle (incapacité à exercer toute activité) ? La première est bien plus protectrice.
Le volet décès doit être calibré selon les besoins réels : un capital trop élevé génère des cotisations qui pourraient être mieux utilisées ailleurs.

## Comment choisir son PER quand on est TNS ?

Le PER combine avantage fiscal immédiat et constitution d’un capital retraite complémentaire indispensable pour les TNS. Le choix doit s’articuler autour de plusieurs critères :

  • La gestion financière : gestion pilotée automatique (simple mais parfois trop conservatrice) ou gestion libre (meilleure performance mais nécessitant des compétences).
  • Les frais : frais d’entrée, de gestion annuels, d’arbitrage et de sortie varient considérablement. Un PER avec 2 % de frais annuels peut amputer le capital final de 30 % à 40 % sur 30 ans, contre un PER à 0,5 %.
  • La diversité des supports : le PER donne-t-il accès uniquement à des fonds euros et OPCVM classiques, ou aussi au private equity, aux infrastructures, à l’immobilier non coté ? Pour un horizon long, ces actifs alternatifs font une vraie différence.
  • La flexibilité de sortie : possibilité de sortie en capital, en rente ou en combinaison ; sortie anticipée pour l’achat de résidence principale.
  • L’arbitrage entre versements déductibles et non déductibles : les premiers réduisent l’impôt aujourd’hui mais sont imposés à la sortie ; les seconds n’offrent pas d’avantage immédiat mais bénéficient d’une fiscalité plus douce à la sortie. Le bon choix dépend de votre tranche marginale actuelle et de celle anticipée à la retraite.

## Profession libérale : pourquoi s’intéresser à la SELARL ?

La SELARL permet aux professions libérales réglementées (médecins, avocats, experts-comptables, architectes, notaires) de transformer leur statut TNS en assimilé-salarié tout en conservant leur indépendance :

  • Accès au régime général de la Sécurité sociale : le professionnel cotise au même régime que les salariés, bénéficiant d’une meilleure couverture retraite. Un libéral classique touchera environ 20 % de ses revenus à la retraite, contre 50 % à 60 % en SELARL. Les cotisations sont plus élevées (45 % du salaire contre 30 % pour un TNS), mais le différentiel de protection justifie ce surcoût.
  • Optimisation fiscale : le professionnel peut arbitrer entre rémunération (salaire) et dividendes. Les dividendes supportent la flat tax de 30 %, les salaires ouvrent des droits à la retraite. Cette flexibilité permet d’optimiser selon ses objectifs.
  • Protection du patrimoine personnel : séparation entre patrimoine professionnel et personnel, protégeant ce dernier en cas de difficultés.
  • Transmission facilitée : possibilité de céder progressivement ses parts sociales, facilitant une transition en douceur.

La SELARL nécessite un accompagnement juridique spécialisé et devient pertinente au-delà de 80 000 à 100 000 € de bénéfice annuel, notamment pour optimiser sa protection sociale en vue de la retraite.

Avantages :

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Ils citent les références suivantes :

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