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Si vous avez écouté l’épisode #86 de La Martingale, l’acronyme NFT ne vous est pas inconnu.
Les Non Fungible Tokens sont ces jetons numériques qui viennent authentifier et tracer la valeur d’un bien sur Internet. J’ai eu l’occasion d’en parler pendant une heure avec un passionné et spécialiste du sujet, John Karp, co-auteur du guide NFT Revolution et animateur du podcast quotidien NFT Morning.
Et j’ai surtout eu l’occasion de créer pour la première fois un NFT ! Et même 5, puisqu’avec John Karp, nous avons décidé de proposer 5 exemplaires, donnant chacun accès à un petit-déjeuner au Royal Monceau en janvier 2022. Une première pour un podcast français et une première pour moi.
Et ils ont tous été achetés en moins de 24 heures. C’est fou.
Ce qui était tout aussi fou, c’était le parcours pour créer ces NFTs. Autant vous dire que ça n’a pas été aussi simple que je le pensais, même après une heure d’enregistrement auprès d’un pro. Qui me disait, je cite : “C’est carrément jouable, mais je ne vais pas te mentir, il faut avoir l’envie de s’y mettre”.
Vous avez été nombreux à me poser la question, je vous partage donc ici la marche à suivre pour créer un NFT.
Je ne vous ai pas menti, j’ai galéré à créer ces premiers NFTs. La preuve sur mon Twitter.
Que faut-il pour créer un NFT ?
Avant de vouloir créer un NFT, vous avez impérativement besoin de posséder un wallet, c’est-à-dire un portefeuille électronique. Vous pouvez le constituer sur Torus, Portis, Metamask (recommandé), Blocto, Fortmatic ou encore MyEtherWallet. Pour ma part, j’ai choisi d’utiliser l’app de Coinbase Wallet.
Ensuite, il vous suffira d’ajouter de l’argent à votre wallet, en achetant la crypto que vous allez utiliser pour la création de votre NFT (en ce qui me concerne, j’avais acheté des Ethereums sur Coinbase, transférés ensuite sur mon wallet).
Lorsque vous vous rendrez sur une plateforme pour créer votre NFT, la première chose que l’on vous demandera, c’est de vous connecter à votre wallet. Vous pourrez directement cliquer sur la plateforme que vous utilisez pour votre wallet et entrer vos identifiants.
Lorsque vous voulez créer votre NFT, OpenSea vous propose de vous connecter à votre wallet sur l’une des plateformes.
Où créer un NFT ?
Pour ma part, j’avais démarré sur OpenSea, jusqu’à ce que je me rende compte qu’ils ne permettaient pas de créer plusieurs exemplaires d’un même NFT d’un coup. J’ai donc basculé du côté de Rarible, qui propose cette fonctionnalité. J’y reviendrais plus tard.
Justement, pour créer votre NFT, vous allez devoir passer par une plateforme dédiée. Le plus simple est d’utiliser Opensea, Rarible ou Mintible.
A côté de ces plateformes qui regroupent déjà un très très grand nombre d’œuvres numériques, il en existe des spécialisées sur un type de NFT. Si vous êtes amateur de foot, je vous conseille d’aller faire un tour chez Sorare, qui permet d’acheter, collectionner et échanger des cartes numériques de footballeurs de plus de 215 clubs, en éditions limitées voire uniques. Gros coup de cœur pour cette plateforme NFT, 100% made in France. J’ai d’ailleurs eu la chance d’échanger en direct avec son fondateur Nicolas Julia dans un épisode FOU de Génération Do It Yourself. A noter : Ces plateformes créent des NFTs que vous pourrez acheter à leur émission, mais vous ne pourrez pas en créer.
Quelle est la marche à suivre ?
Que ce soit sur Opensea, Rarible ou Mintible, la première chose à faire est de cliquer sur “Create” en homepage. Ensuite, je vous en parlais, on vous demandera de choisir la plateforme où se trouve votre wallet.
Une fois que vous avez connecté votre wallet, vous voilà prêt à configurer votre NFT.
1 – Ajoutez une image, une vidéo, un fichier audio ou même un modèle 3D pour illustrer votre NFT. Vous pouvez vous inspirer de ce qui se fait sur les pages “Explore” des marketplaces.
2 – Donnez lui un nom et une description. Sur Opensea, vous le voyez, vous pouvez ajouter un lien externe pour renvoyer vers votre LinkedIn ou votre site. Jusqu’ici, rien de bien compliqué.
Voilà ce sur quoi vous arriverez si vous décidez de créer un NFT sur Opensea.
3 – Vous pouvez ensuite associer votre NFT à une collection. Si vous créez une série de 10, 100, 1000 ou 10 000 NFTs d’une même collection, c’est ici que vous indiquerez à quelle collection votre NFT appartient.
4- D’ailleurs, vous pouvez aussi choisir de vendre un ou plusieurs exemplaires de votre NFT. J’ai par exemple choisi de vendre 5 exemplaires du NFT La Martingale #86. Sur Opensea, le champ “Supply” doit permettre d’indiquer le nombre d’exemplaires, mais la fonctionnalité n’est pas encore disponible (“Quantities above one coming soon”) – ce qui m’a fait passer sur Rarible. Mon invité John Karp a aussi utilisé cette option en choisissant de vendre son guide en 300 éditions, via sa carte collector NFT Révolution (accessible sur Rarible).
5 – Vient ensuite le moment d’indiquer la blockchain que vous voulez utiliser. Par défaut, on vous propose généralement Ethereum, mais libre à vous d’en choisir une autre. Attention, chacune a son propre taux, renseignez-vous avant d’en sélectionner une.
La suite des informations à compléter pour créer votre NFT sur Opensea
6 – Autre option que vous pouvez activer lors de la création de votre NFT : vous pouvez soit le vendre à prix fixe, soit à prix libre, avec un système d’enchères. Dans le second cas, il vous faudra cliquer sur “Bid” pour déclencher les enchères. Pour La Martingale, j’ai choisi de le vendre à prix fixe, mais si vous avez l’esprit aventurier, vous pouvez faire l’expérience des enchères pour voir ce que ça donne !
Combien ça coûte de créer un NFT ?
Pour créer un NFT et effectuer des opérations (le minting), il faut faire tourner des serveurs. Et tout ça, a un coût.
On parle de gas fees dans le cas du réseau Ethereum. Le gas est le carburant financier qui permet de récompenser les mineurs qui valident les transactions et exécutent les protocoles de vérification et d’exécution des contrats.
Je savais que pour les créateurs de NFTs, il y avait ces fameux gas fees, qui dépendent de la blockchain du wallet. Je me suis pris une sacrée claque en découvrant le niveau des frais qu’on me demandait – c’est-à-dire plus cher que le coût d’un seul exemplaire du NFT que je crééais.
Et ce n’était pas fini… Car sur le moment, j’ai aussi appris qu’en plus des frais que je devais payer, ceux et celles qui allaient vouloir acheter les exemplaires en payeraient aussi. Il existe des options, comme sur Rarible, pour que les gas fee soient uniquement pris en charge par les acheteurs. Maintenant, vous êtes au courant vous aussi…
Revenons à la question de combien ça coûte ? A l’heure où j’écris ces lignes, l’Ethereum coûte très (très) cher.
Le cours de l’Ethereum entre mai 2021 et mi-novembre 2021… de la folie ! (Source : Boursorama)
Alors : est-on voué à y lâcher tout son wallet pour lancer un NFT ? Une recommandation que m’a glissé John Karp : si vous cherchez une crypto beaucoup moins chère en cette fin 2021, tentez Tezoz avec un wallet du type de Temple (ex Thanos) et via une plateforme comme objkt.com.
Autre conseil que je vous partage pour éviter de payer trop de gas fee, tiré de ma propre expérience. Quand je me suis connecté pour créer le NFT et que j’ai commencé à remplir les champs, j’ai dû me stopper : on me proposait des frais à 0,079 ETH pour un NFT que je cherchais à vendre 0,053 ETH. Le lendemain matin, les frais étaient descendus à 0,03 ETH. Pourquoi cette baisse ? Parce que lorsque je m’y suis attelé à 21h42 un lundi soir, je n’étais pas seul à vouloir créer mon petit NFT. J’avais en même temps que moi, tous les NFT lovers outre-atlantique qui s’y mettaient, décalage horaire oblige. Le lendemain matin, on était moins nombreux, expliquant la baisse des frais.
Quid des royalties ?
Dernier point, mais pas des moindres.
Si vous décidez de créer un NFT d’une œuvre (ce qui concerne plus de 90% des ventes de NFT en 2021, ce pourquoi vous pouvez être concerné), ceux et celles qui vont vous l’acheter détiendront donc une partie de cette œuvre. Vous pouvez choisir d’appliquer un pourcentage de royalties (5, 15, 25%, etc. – maximum 50% sur Rarible) pour déterminer le taux qui reviendra à vos acheteurs si votre œuvre prend de la valeur / est commercialisée / est exploitée à des fins publicitaires. Mais vous pouvez aussi indiquer 0% de royalties.
John Karp cite dans l’épisode l’exemple de l’artiste électro Jacques qui a vendu en juin 2021 des secondes de son titre “Vous” en Ethereum. Petite digression à ce sujet : lui aussi a voulu y associer du réel car chaque seconde vendue donne notamment droit, en fonction du pack, à deux tickets à vie à ses concerts et/ou à un vinyle numéroté et signé !
Une partie des informations à compléter sur Rarible pour créer un NFT.
On aurait pu, dans le cas de l’épisode 86, choisir de morceler l’heure d’enregistrement en secondes et les vendre en NFT, comme le font certains artistes. On l’avait même évoqué avec John Karp pendant l’enregistrement. Mais on ne cherchait pas à rendre des auditeurs propriétaires de bouts de l’épisode, d’où l’option ultra real life du petit-déjeuner.
Pour ma part, j’ai tout de même choisi d’appliquer 10% de royalties pour comprendre le fonctionnement. Ce qui veut dire que je touche 10% de commissions à chaque revente des exemplaires de NFT. Plusieurs acheteurs ont choisi de revendre l’exemplaire, à des prix supérieurs à celui que je proposais initialement. Vous l’avez compris, plus il y a du monde qui participe, plus le NFT (et dans mon cas le petit-déjeuner qui en suit) prend de la valeur !
Maintenant, il ne vous reste plus qu’à tester par vous-même – et partagez à l’équipe de production et moi vos expériences NFT en nous écrivant sur [email protected] !
Pour retrouver l’épisode dédié aux NFTs avec John Karp, c’est ici.
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