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    30.10.2025
              #289
            
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Les plus grandes fortunes se construisent en investissant là où personne n’ose aller. Plongez dans l’univers des thèses « contrariennes » avec un expert qui a transformé ses convictions en performances.
Yves Choueifaty est le fondateur de la société de gestion d’actifs TOBAM. Au micro de Matthieu Stefani, il partage ses thèses d’investisseur visionnaire.
## Pourquoi investir là où les institutionnels ne vont pas ?
La philosophie d’Yves Choueifaty repose sur un constat simple : les grands gérants institutionnels sont contraints par leur taille et leurs obligations prudentielles, ce qui les empêche d’explorer certaines opportunités. Cette inertie crée des poches d’inefficience que les investisseurs agiles peuvent exploiter.
En développant des thèses contrariennes avant leur adoption massive, il est possible de bénéficier d’un avantage temporel significatif. L’approche « think out of the box » consiste à identifier ces zones délaissées en utilisant le rasoir d’Ockham : chercher les explications les plus simples aux phénomènes complexes. Le timing est crucial : arriver suffisamment tôt pour capturer la prime de risque, mais pas trop tôt pour éviter une illiquidité prolongée.
## Bitcoin : La thèse d’investissement d’Yves Choueifaty
La thèse Bitcoin d’Yves Choueifaty, développée dès 2013 et formalisée en 2016, reposait sur une prédiction audacieuse : les plus grands gestionnaires finiraient par proposer des fonds Bitcoin. Cette conviction s’appuyait sur les propriétés du Bitcoin comme actif rare et auditable, contrairement aux monnaies imprimables à l’infini. Il avait identifié que le Bitcoin répondait à un besoin de diversification et de protection contre l’inflation monétaire.
Sa prédiction s’est matérialisée en 2024 avec les ETF Bitcoin, validant sa thèse huit ans après. Cette réussite illustre sa méthodologie : identifier une tendance avant qu’elle ne devienne évidente, puis attendre que les institutionnels suivent. Il anticipe même que le Bitcoin pourrait être valorisé davantage que l’ensemble du CAC 40.
## Pourquoi éviter d’investir dans les autocraties ?
La thèse anti-autocratie repose sur deux piliers : la manipulation des statistiques économiques et la destruction de valeur pour les entreprises occidentales. Dans les régimes autocratiques, les données sont souvent truquées, créant une différence pouvant atteindre 100 % entre le PIB réel et le PIB officiel.
Plus préoccupant encore, 85 % de l’exposition aux autocraties est indirecte : Volkswagen, par exemple, subit une exposition significative à la Chine sans que les investisseurs en soient toujours conscients. Les entreprises occidentales perdent massivement en investissant dans les autocraties, car elles opèrent dans des environnements où les règles peuvent changer arbitrairement.
Cette problématique s’aggrave avec le recul de la démocratie observé depuis vingt ans, rendant cruciale la mesure de cette exposition pour protéger les portefeuilles.
## Comment développer ses propres thèses d’investissement contrariennes ?
Le développement de thèses contrariennes nécessite une méthodologie fondée sur l’observation critique et la remise en question permanente. Yves Choueifaty recommande le rasoir d’Ockham : privilégier l’explication la plus simple face aux phénomènes complexes.
Il faut développer un esprit critique face aux consensus et se demander : « Pourquoi tout le monde pense-t-il cela ? » La clé réside dans la capacité à identifier les contradictions du marché, puis à formaliser sa réflexion en une phrase claire.
Il faut distinguer spéculation et thèse d’investissement : une vraie thèse doit reposer sur des fondamentaux solides. Enfin, la patience est cruciale, car les thèses contrariennes peuvent mettre des années à être validées.
Ils citent les références suivantes :
- Les épisodes de GDIY avec Shane Parrish, Carlos Ghosn et Jean-Marc Jancovici
- Le ratio de diversification d’Yves Choueifaty
- Le rasoir d’Ockham
- Le livre Pour une vraie concurrence des monnaies de Hayek
Ainsi que d’anciens épisodes de La Martingale :
Faut-il investir dans l’épargne responsable ? – Joseph Choueifaty
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