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04.12.2025
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Et si les plus grosses opportunités d’investissement des dix prochaines années se trouvaient dans la deep tech européenne ? Quantique, spatial, nucléaire : découvrez comment investir dans ces secteurs stratégiques.
Charles Beigbeder est fondateur d’Audacia, une société de gestion indépendante. Au micro de Matthieu Stefani, il nous dit tout sur l’investissement dans la deep tech européenne.
Qu’est-ce que la deep tech et pourquoi investir dans ces technologies ?
La deep tech regroupe les technologies de rupture s’appuyant sur des innovations scientifiques majeures, nécessitant des années de R&D avant leur commercialisation. Contrairement aux start-up numériques classiques, elle demande des investissements lourds sur le long terme.
Investir dans la deep tech répond à trois enjeux :
- Un enjeu de souveraineté : l’Europe doit reconquérir son indépendance face aux géants américains et chinois.
- Un enjeu de performance : ces technologies transformeront nos économies dans les dix à vingt prochaines années, avec des rendements supérieurs aux actifs traditionnels.
- Un enjeu de sens : votre épargne finance l’innovation plutôt que de dormir sur des comptes peu rémunérés.
La France détient 5 600 milliards d’euros d’épargne, mais seulement 3 % sont investis dans l’innovation. Réorienter une partie vers la deep tech pourrait transformer le paysage technologique européen.
Les quatre secteurs stratégiques de la deep tech
Charles Beigbeder parle de quatre grands secteurs deep tech :
- Le quantique représente la prochaine révolution informatique. Les ordinateurs quantiques utilisent des qubits pouvant être dans plusieurs états simultanément, permettant de résoudre des problèmes impossibles aujourd’hui.
- Le spatial connaît une transformation avec le « New Space ». Des acteurs privés lancent des constellations de satellites à coûts réduits pour l’observation terrestre, les télécommunications et la navigation. Le marché devrait être multiplié par dix en quinze ans.
- Le nouveau nucléaire avec les PRM promet une énergie décarbonée et modulaire. Ces petits réacteurs construits en série répondent aux besoins croissants en électricité, notamment pour les data centers.
- La défense connaît un regain d’investissement face aux tensions géopolitiques. L’Europe développe ses capacités en cybersécurité, drones et systèmes autonomes.
Comment investir dans la deep tech ?
Investir dans la deep tech est accessible via plusieurs véhicules adaptés à différents profils :
- Les FCPI constituent la porte d’entrée avec un ticket minimum de 5 000 €. Ces fonds bénéficient d’avantages fiscaux en contrepartie d’un blocage de sept à dix ans.
- Les FCPR s’adressent aux investisseurs fortunés avec des tickets de 100 000 € minimum, offrant une exposition concentrée sur un secteur (quantique, spatial, etc.).
Ces investissements sont illiquides : votre capital est bloqué pendant la durée du fonds. Ils ne conviennent qu’à 5 à 15 % de votre patrimoine selon votre profil. L’investissement se fait via votre banque privée, votre conseiller en gestion de patrimoine ou auprès d’une société de gestion comme Audacia.
Quels sont les avantages fiscaux ?
L’investissement via FCPI offre une fiscalité particulièrement avantageuse :
- La réduction d’impôt atteint 25 % du montant investi dans la limite de 12 000 € (personne seule) et 24 000 € (couple). Pour 10 000 € investis, vous économisez 2 500 € d’impôt l’année suivante.
- L’exonération des plus-values : vos gains sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent. Sur dix ans, avec 20 % de performance annuelle, cette exonération représente un gain fiscal considérable.
- L’exonération d’IFI : les parts de FCPI ne rentrent pas dans le calcul de l’IFI.
Ces avantages sont conditionnés à une conservation pendant sept ans minimum. Un retrait anticipé entraîne la perte des avantages et leur remboursement.
Deep tech : quelle rentabilité espérer ?
La rentabilité attendue se situe entre 20 % et 25 % par an sur dix ans, soit une multiplication du capital par six à dix. Ces performances s’expliquent par l’effet de levier du capital-risque.
Une société qui réussit peut voir sa valeur multipliée par 50 ou 100. Quelques gros succès compensent les échecs dans un portefeuille diversifié de 20 à 30 sociétés.
La deep tech reste du capital-risque. Certaines sociétés échoueront. L’illiquidité sur dix ans peut poser problème. Les technologies peuvent ne pas aboutir commercialement. Charles explique que la deep tech ne doit représenter que 5 % à 15 % d’un portefeuille diversifié selon votre appétence au risque.
Ils citent les références suivantes :
- L’épisode de GDIY avec Charles Beigbeder
- Réduction d’impôt FCPI
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