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24.07.2025
#275
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Investir dans une start-up naissante, c’est prendre un pari très risqué. Mais ça peut rapporter gros. Quelles sont les meilleures pratiques pour investir en start-up early stage ? Faut-il éviter les plateformes d’investissement ? Quels sont les pièges à éviter ?
Damien Morin est CEO de Mobile Club et business angel aguerri (plus de 60 deals depuis 2015). Au micro de Matthieu Stefani, il partage ses meilleures pratiques pour investir en start-up.
## Les 3 critères clés pour investir en start-up
Damien Morin a développé une méthode rigoureuse basée sur trois critères fondamentaux. Le premier et le plus important selon lui : l’équipe. « Une équipe peut tout à fait faire évoluer le projet », explique-t-il. L’entrepreneur doit être opportuniste et capable de s’adapter aux évolutions du marché.
Le deuxième critère est la taille du marché. Quand on investit dans une start-up valorisée entre 2 et 4 millions d’euros, il faut qu’elle puisse atteindre au minimum 50 millions d’euros de valorisation pour générer un retour x10. « 50 millions d’euros, ça commence à être des valeurs solides », précise Damien. L’erreur classique des entrepreneurs ? S’attaquer à un marché trop niche. Sa première question : « Tu penses que tu vas en vendre combien de ton truc, concrètement ? »
Le troisième critère concerne la qualité du produit et de l’exécution. Pour Damien, cette exigence se ressent dès le premier contact : « Dès l’introduction par email, ça va vite, c’est structuré, ils expliquent parfaitement bien. Le mec présente bien, le deck est extraordinaire. En 10-15 slides, tu as tout compris. » Cette attention au détail se retrouve dans leur produit : « Il faut vraiment que ce soit très qualitatif, exceptionnel dans l’exécution. »
## Faut-il investir en perso ou avec sa holding ?
Damien Morin a évolué de l’investissement personnel vers la holding, et il explique pourquoi. Au début, il investissait en nom propre pour bénéficier du PEA-PME, qui permet de passer d’une taxation à 30-34 % (flat tax + contribution hauts revenus) à seulement 18 % (prélèvements sociaux). Mais il reconnaît que c’est « compliqué » : il faut que la banque fasse le virement, remplir des tonnes de documents, déclarer chaque année les valorisations.
La holding présente des avantages fiscaux majeurs, notamment l’apport-cession (150-0 B ter). Quand on détient des titres en personnel et qu’on les apporte à une holding juste avant de les céder, on peut être exonéré à 100 % de la plus-value si on réinvestit 60 % dans des sociétés européennes non financières de moins de 10 ans. « Tu as toujours l’équivalent de 30 % en plus à investir », calcule-t-il.
Pour les participations de plus de 5 % avec un rôle opérationnel, le régime mère-fille permet une taxation quasi nulle après 3 ans de détention. Dans une holding, les plus-values sont taxées jusqu’à 33 %, mais on peut déduire les pertes d’autres investissements. « Si tu as certains de tes investissements que tu scrapes, tu vas avoir une perte sur ton bilan. Ces pertes viennent déduire l’impôt que tu paierais. » Pour Damien, entrepreneur dans l’âme : « Autant le faire dans une holding, puisque de toute façon, c’est un peu le sens de mon business. »
## Plateformes et SPV : est-ce intéressant ?
Damien Morin voit les plateformes comme un bon point d’entrée, mais avec des limites. L’avantage principal : permettre d’investir avec de très petits tickets, souvent à partir de 500 €, dans les mêmes conditions que les investisseurs professionnels. « Ces plateformes viennent généralement compléter des tours de table professionnels », explique-t-il. Les inconvénients sont significatifs : pas d’accès direct à l’entrepreneur, reporting de moindre qualité, et surtout une liquidité réduite. « Tu n’as pas forcément accès à la même liquidité. C’est un peu soit tout le monde sort, soit personne sort. » En investissement direct, Damien peut négocier des sorties partielles avec les entrepreneurs ou faire du matching entre investisseurs entrants et sortants.
Concernant les SPV (Special Purpose Vehicles), Damien est encore plus réservé. Son expérience avec The Family l’a échaudé. Le problème des SPV ? « Tu es coupé de l’entrepreneur, tu n’as pas accès au reporting direct, et tu n’as pas la même liquidité. » Sur PayFit, il aurait préféré vendre seulement la moitié de sa participation, mais le vote majoritaire du SPV a imposé une sortie complète. « J’aimerais bien être plus maître de mes participations », conclut-il.
Avantages :
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Ils citent les références suivantes :
- L’épisode de GDIY avec Damien Morin
- L’épisode de GDIY avec Jean de La Rochebrochard
- L’épisode de GDIY avec Octave Klaba (OVH)
- L’épisode de GDIY avec Pierre Kosciusko-Morizet
- The Family
- Antoine Martin
- My Variation
Ainsi que d’anciens épisodes de La Martingale :
- #120 – Investir dans une levée de fonds en Seed
- #150 – La société holding : est-ce que ça me concerne ?
- #199 – Investir aux côtés des meilleurs business angels grâce au SPV
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